Tu es né à Shizuoka dans le district de Chubu, tu y as vécu avec ton père et ta mère, un an plus tard vous fûtes rejoints par ta petite sœur, vous avez grandi ensemble, et malgré l'année qui vous séparait les gens vous prenaient pour des jumeaux, vous étiez d'ailleurs aussi proches et complices que ces derniers.
Tu avais beau avoir le statut de grand-frère c'est ta sœur qui prenait soin de toi, qui te défendait lorsque tes camarades t'embêtaient, et se dénonçait auprès des parents quand tu faisais une bêtise.
Tu l'admirais et l'adorais pour ce genre d'actes mais tu ne pouvais t'empêcher d'avoir honte de toi, tu étais faible, incapable de protéger correctement et dignement ta cadette. Alors tu t'es promis de changer ça, bien sûr tu n'étais qu'un enfant mais tu avais conscience que tu ne pouvais pas te reposer sur Haru.
Tu vivais insouciamment avec ta famille, de l'argent, du travail, un toit sur ta tête, que demander de plus ? Rien. Malheureusement les choses en avaient été décidées autrement.
Tu rentrais du collège, cette journée comme beaucoup d'autres avait été chargée, tu n'avais qu'une envie; dormir. Évidemment ce n'était pas ça qui t'attendait en rentrant mais plutôt tes devoirs, rien que d'y penser ta tête te faisait mal. Tu traînais des pieds, rêvassant, te demandant si tout ce que tu apprenais là te servirais vraiment dans le futur, pour certaines choses tu en doutais fortement. Ton attention se reporta soudainement sur un nuage noir, tu fronças les sourcils, un incendie ? Puis cela te monta au cerveau, ton quartier, ta maison, tout ceci se trouvait à côté ! Tu te mis à courir, Haru était déjà rentrée ! Tu arrivas face à ton chez toi, ce que tu redoutais était arrivé, de gigantesques flammes semblaient avoir envahi la petite bâtisse, ton regard se baladas sur les différents voisins présents et bouches bées, aucune trace de ta sœur. La panique t'envahit, où était-elle ? Tu regardais encore jusqu'à ce qu'un bruit sourd suivit d'un cri retentissent, pris d'une poussée d'adrénaline tu t'engouffras à l'intérieur. Il y faisait une chaleur insoutenable, tes yeux te piquaient, ta gorge et tes poumons te brûlaient, cela ne t'arrêta pas pour autant. Tu avanças restant proche du sol afin d'éviter la fumée. C'est alors que tu la vis, allongée, inconsciente, tu posas délicatement ta main sur son épaule et la secouas doucement " Haru ! Réveille-toi !", ses paupières papillonnèrent tandis que son regard se posa sur toi, ses yeux s'embuèrent bien vite de larmes, " Kiko... J'ai mal...", " Je sais ! Je vais te sortir de là !". Tu tentas de pousser avec tes mains les débris mais tu retiras ces dernières aussi vite, évidemment c'était brûlant, tu n'avais pas pris la peine de réfléchir. Une autre idée te vins à l'esprit, tu passas tes bras sous ceux de ta sœur puis la tiras tout en poussant avec tes pieds ce coup-ci, rien ne se passa, la seule chose que tu réussis à faire c'est faire couiner de douleur ta cadette. Seul tu ne pouvais rien faire, tu avais peur, l'adrénaline partait, tu prenais conscience du danger, tu entendis les sirènes, les pompiers étaient sûrement arrivés ! Ils allaient pouvoir t'aider, " Je vais chercher de l'aide ! J'arrive !" "Kiko... Reste... J'ai peur, ne me laisse pas...", "N'ai pas peur ! Je te promets je reviens de suite." Tu embrassas son front, Haru sourit faiblement avant de clore ses yeux à nouveau, tu quittas la maison, mais à peine sorti, cette dernière explosa, tu fus projeté plus loin, puis perdis connaissance sous le choc.

Le réveil, une chose anodine n'est-ce-pas ? Pourtant celui-ci marquais le début de ta nouvelle vie.
L'endroit tu ne le reconnaissais pas, mais tu n'avais aucun doute sur le fais que tu te trouvais dans un hôpital, tu restas allongé à fixer le plafond, ton dos te faisait mal, mais tu étais trop préoccupé pour en prendre compte. Où était Haru ? Une infirmière entra, lorsqu'elle vit que tu étais conscience elle ressortit puis revint quelques minutes après aux côtés d'un médecin, il t'examina en t'annonçant que tu étais resté inconscient pendant deux jours, il te montra aussi ton dos brûlé et ton bras gauche. Il s'apprêta à repartir mais tu le retins, " Où est Haru ?", un silence se fit, la jeune femme regarda le médecin, tu compris alors... " Elle est malheureusement décédé dans l'explosion, je suis désolé.". Tu eus l'impression que ton monde s’effondrait, tu te mis à pleurer en répétant que c'était impossible, que ce n'était qu'un mensonge, qu'elle ne pouvait pas disparaître ainsi, on te raccompagna dans ton lit où tu t'allongeas, tu ne pouvais empêcher les perles salées de glisser sur ton visage, tu avais si mal... Tu finis par t'endormir, épuisé.
Le lendemain tes parents vinrent te chercher, leurs regards semblaient vides, vous rentrèrent en silence, vous aviez été placés dans un appartement meublé jusqu'à ce que votre maison soit reconstruite. Tu les regardas, " J'ai essayé de la sauver... Mais.." tu ne pus finir ta phrase qu'une main s'abattit violemment sur ta joue, tu reculas sous la surprise, c'était ton père, pourquoi ? Tu cherchas le regard de ta mère afin d'y trouver du réconfort, quelque chose de rassurant, mais tu ne reçus qu'un regard remplit de glace, de haine, de colère, " C'est de ta faute.". Ces paroles furent comme si on t'arrachait à nouveau le cœur, c'était donc ça, pas assez rapide, pas assez fort, voilà pourquoi Haru n'avait pas survécu, parce que tu étais faible, tu baissas la tête avant de te mettre à genoux et te d'excuser, tes parents déballèrent alors toute leur haine sur toi, " J'aurais préféré qu'elle survive à ta place." voilà ce qui en était, ils n'avaient pas tord pensas-tu en regagnant ta nouvelle chambre.
Les funérailles de ta sœur arrivèrent rapidement tu pleuras énormément, chose peu étonnante, tu avais réellement du mal à t'en remettre, une fois ces dernières passées tu retournas en cours, ça aussi c'était difficile malgré le soutient de tes camarades. Au fur et à mesure des semaines, des mois, tu allais mieux, malgré la haine toujours présente et même grandissante de tes parents, tu tenais le coup, tu ne voulais plus être faible.
Tu tenu jusqu'à ton entrée au lycée, la pression que tu avais sur les épaules se faisait de plus en plus forte, tes parents se disputaient, buvaient, criaient sans raison, tu ne pouvais pas sortir avec tes amis, en parlant d'eux tu n'étais même pas sûr d'en avoir. Eh oui à force de refuser les sorties, pour réviser ou même faire la fête ils t'avaient délaissé, bien évidement cela t'affectait, mais tu continuas d'avancer après tout tu avais des projet pour l'avenir, tu voulais donc rapidement terminé ton cursus scolaire pour t'enfuir loin d'ici et être libre.
A tes dix-huit ans tu intégras une école de mode, bien évidemment tu t'étais débrouillé seul afin de pouvoir y rentrer, jamais tes parents ne t'aurais laissé aller là-bas. Tu fus le seul garçon dans ta classe mais tu ne t'en souciais pas,
tu te sentais à ta place, les commentaires désobligeants te passaient au-dessus la tête, de toute façon tu avais l'habitude.
Deux ans plus tard tu en avais terminé, tu quittas donc Shizuoka en pleine nuit, sans rien laisser derrière toi, juste un mot d'adieu, tu pris un bus à destination de la capitale, c'était un nouveau départ pour toi, une nouvelle vie. Bien sûr tu avais désormais de grosses responsabilités, il te fallait un travail, un logement, tu avais pleins de projets en tête, bien évidemment tu savais que ces derniers ne pourraient être accompli qu'au fil du temps, mais tu allais faire preuve de patience.