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 p i l l e u r s d ' â m e s. | Jeu 12 Oct - 3:14



hirokiko

terrified
but not leaving


✧ ✧ ✧

octobre. mois des monstres, mois des pleurs.

j’écoute le vent dehors, j’attends que le ciel perde de ses couleurs. dehors j’imagine que c’est gris, que c’est rouge orange et jaune, que de partout ça flambe et que ça fume. les rideaux sont fermés, je fous pas grand chose. j’ai plus la tête à. il fait déjà nuit.

j’étais seule aujourd’hui ; tout le temps, toujours - moi qui regarde le vide ou lui qui me fixe dans le blanc des yeux. je retiens jamais à quelle heure je suis supposée reprendre mon souffle, vider ce verre d’eau qui sur le plancher traîne depuis plusieurs heures ou planquer le pot de cachetons que j’étais pas censée consommer: je retiens plus rien de toute façon. même manger ça me dit plus. j’ai la flemme, c’est trop loin, j’en ai plus envie.
je fuis les miroirs, dégaine de spectre vengeur - j’ai l’impression de me doucher à chaque dépression nerveuse. pourrie de l’intérieur, le cœur gros et le pas qui flanche. j’en veux au monde, j’explose pour des bêtises, la raison trois pieds sous terre. je sais même plus pourquoi je m’entête à subir, mais je sais encore moins pourquoi je ne cherche pas non plus à en finir pour de bon - me charcuter le corps ou me jeter d’un pont. je préfère souffrir plus longtemps, continuer de tourner en rond.

clocharde dans l’appartement d’un autre, je suis au bout du rouleau. encore.
je vois même plus ce qui m’entoure tellement je suis morte, tellement il fait sombre et que je flotte. je me suis retenue de justesse à la fenêtre tout à l’heure ; tout a volé quand elle s’est ouverte. il est bientôt deux heures cinquante, et je gèle doucement dans la chambre. je vois tout plus fou aussi, plus lentement, plus lointain, et j’aime bien ces lueurs rondes à l’horizon qui ressortent malgré les gouttes de pluie. sûrement deux-trois lampadaires fatigués de vivre, pourtant cette nuit je trouve qu’ils rayonnent de façon plaisante.
tant mieux pour eux.



je sais plus comment j’ai fini avec ce fixe près de moi, complètement anesthésiée sur le sol, mais ça sonne fort dans mes tympans, j’ai pas la force de trouver le bouton qui règle ça.
puis ça me saoûle rapidement de pas t’entendre me répondre quand je dis ton nom. arrête ce satané bip sonore, fais-le taire pour moi.

tu décroches.
inspiration de soulagement, les larmes qui stagnent sur les joues. j’ai les cheveux qui me collent au visage, le corps recroquevillé sur lui-même, la robe de nuit qui sert plus de serpillière qu’autre chose.
viens. voix nonchalante, subjective, qui supplie en ordonnant, faible quand même. viens j’ai froid. comme si nous deux c’était hier, conjugué au présent. comme si on s’était jamais quittés, comme si on venait tout juste de s’embrouiller.
et j’me donne des coups là où ça m’empoisonne - je te lancerai bien quelques poings pour que tu m’arraches des mains ce foutu téléphone.





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 p i l l e u r s d ' â m e s. | Dim 15 Oct - 16:40


pilleursd'âmes

--- hirokiko---

le soleil s'est couché, morphée a kidnappé hiro. non. ce soir il ne sortira pas. ce soir il n'ira pas oublier ses mauvaises actions en s'perdant contre les lèvres d'une étrangère, en s'niffant un rail de coke comme si c'était l'médicament à son insomnie. ce soir, il supporte plus. il a l'corps lent, les gestes trop surfait, les cernes qui lui ravagent la face. l'être fatigué pendant qu'le corps essaye tant bien que mal de masquer la fatigue qui l'habite.
mais hiro, il tient plus. les heures de sommeil manqués s'accumulent. le chiffre s'élève trop pendant que la culpabilité grandit au fil du temps. coupable d'avoir failli retirer la vie à une commette encore trop brillante pour s'éteindre.
alors il arrive plus à trouver le sommeil hiro. il arrive plus à s'perdre dans les bras de morphées, il arrive plus à divaguer, à rêver. les rêves c'est devenu trop beau pour l'enfoiré qu'il est. il a les mains trop sales pour oser frôler du bout des doigts le monde de l'illusoire.
ce soir, c'est morphée qui l'a trouvé. morphée qui l'a kidnapper. qui l'a forcé à s'accorder un moment de répis dans cette vie mené à une vitesse trop élevée.

mais l'réveil pique. c'était trop beau pour durer plus longtemps. il a du mal à comprendre, à faire le lien, à aligner les mots qui manquent. hiro, il est perdu entre le passé et l'présent. cette voix qui résonne, qui l'extirpe trop violemment de ses rêves. encore. tu frappes encore qu'il se dit. viens qu'elle demande. viens qu'elle ordonne. elle a froid. elle a l'corps en hypothermie et elle le réclame.
lassitude qui se laisse entendre dès les premières secondes. soupire long, trop long pour se vouloir silencieux, à peine remarqué. coup d'flip qui sonne comme une piqûre de rappel du passé qui veut pas le laisser s'enfuir, prendre la large, l'oublier. elle vient avec ses gros sabots et s'impose. elle impose son existence. elle montre qu'elle est encore là, encore en vie. et elle le réclame. lui.

ses doigts resserrent leur emprise sur le téléphone, comme pour retenir cette envie transcendante de céder à l'appel. d'y aller tout de suite, les yeux fermés. comme si c'était hier qu'il touchait pour la dernière fois ce corps. comme si c'était hier qu'il admirait pour la dernière fois son visage porcelaine.
et il sourit. il sourit à l'autre bout de la ligne. sourire qui renferme un ma parole encore toi. 'tu t'es trompé de numéro je crois' rien de plus, ni de moins. il parle cette fois-ci. l'appel à l'aide qui l'rend humain (un peu). il arrive juste à dire ça. elle s'est trompé de numéro. cette nuit et celles d'avant. c'est tout. y a pas d'autres explications pour lui.

ça fait longtemps qu'elle l'appelle le soir pour pleurer ses déboires. ça fait longtemps qu'il doit ouvrir la bouche, dire quelque chose, mettre fin au manège. mais il s'tue à chaque fois. la laisse faire face à un silence meurtrier avant d'couper fin au monologue.
kiko, elle est synonyme du grand huit pour hiro. elle fait palpiter son cœur un instant quand il écoute sa voix se déchirer à l'autre bout. elle lui donne envie d'la rejoindre, d'la serrer fort contre lui pour qu'elle cesse d'avoir froid. et puis stop. ça prend fin. il retourne à sa vie. mais ce soit le déchirement et trop prononcé. il écoute, réagit. marre des monologues. prêt à céder l'enfant, juste pour voir ce qu'il en est. juste pour voir ce qu'elle devient. (menteur)

mais hiro il peut pas, il peut plus.
il veut plus. surtout.
à quoi ça rime ?

ça a jamais fonctionné et les autres, ils lui arracheraient la tête s'ils savaient qu'elle arrive toujours à animer un petit quelque chose au fond d'lui. mélange d'amertume avec une pointe de nostalgie, de et si qui viennent lui nouer la gorge. arrière-goût amer d'une histoire inachevée.
'prend une douche, mets-toi sous la couette. ça ira mieux demain.' et puis c'est tout. à ce stade là, hiro il est censé raccrocher. mettre un terme à cette parenthèse grossière dans sa nuit. il est censé retrouver les bras de morphée et ne plus penser à kiko qui s'immisce un peu trop quand il commence enfin à vraiment tourner la page, à penser à quelqu'un d'autre.
mais il attend. incapable de raccrocher le premier. instinct protecteur un peu, comme avec les autres, comme avec tous ceux qui compte (et ça l'fait chier de l'avouer mais kiko elle comptera sûrement éternellement).
il attend qu'elle lui crache les derniers mots. qu'elle raccroche. que les bips de la fin l'assomment.
il (l')attend.


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 p i l l e u r s d ' â m e s. | Ven 20 Oct - 4:22



hirokiko

terrified
but not leaving


✧ ✧ ✧

voilà que je ris. ça fuit de mes lèvres - du coeur. ça me vient de nulle part, et ça crée des échos tendres à l'ouïe, déchirés à l'esprit. j'ignore ce qui me prend, si je souris autant parce que tu n'es plus sourd ou muet ou absent ou simplement parce que ta voix n'a pas changé depuis le temps, et qu'elle m'a reconnue je ne sais comment ((j'étais convaincue qu'elle le ferait tôt ou tard cependant)).
c'est fou ce qu'elle m'a manquée celle-là. surtout qu'avec trop de grammes dans le sang je tends à prendre tes silences comme des coups de couteau frontaliers, et que ça aide mes idées noires à mieux me torturer pendant mes cauchemars éveillés. mais là je fonds de nouveau en larmes au téléphone sans les sirènes qui vont avec, peut-être même que tu entends ma respiration qui se saccade là tout de suite.

c'est le bon numéro,
c'est vraiment toi,
(je le sais).


hey hiro, c'est sakiko. ça fait longtemps. tu vas bien? le quotidien, tout ça?
pas une fois. je suis pas sobre, j'y pense pas. enfin c'est le genre de scénario qui tourne en boucle dans ma tête après la première dose quand j'ai ton visage qui se forme dans un coin de mon cortex, mais au bout d'un certain nombre c'est plus vraiment ce qui me traverse l'esprit.
je finis toujours par composer ton numéro sur n'importe quel appareil à ma portée ; à ce stade c'est un peu devenu mon automatisme, une habitude nuisible qui me bouffe de l'intérieur avec plus ou moins mon consentement. à ce stade c'est l'inconscient qui est maître, qui réclame sa dose parce qu'il ne sait plus ce qu'il doit faire de ma personne. parce qu'on ne se reconnait plus du tout, que c'est parti d'un os et que la blessure s'est changée en effet domino.

j'arrive pas... j'arrive pas.

doux, amer donc, est le goût de cette nostalgie maladive qui me retourne le cerveau. et toi. y'a que toi pour me rappeler la sakiko que je recherche et que j'envie, souvenir que j'ai tendance à vouloir complètement oublier mais auquel je cherche malgré tout à me raccrocher, histoire de zapper les maux mais qui en même temps me donne toutes les raisons de vouloir crever.

je saurai jamais l'avouer, le dire tout haut, l'assumer, mais j'ai besoin d'aide. d'où ces appels imprévisibles certaines nuits dont je ne saurai me remémorer le lendemain.
t'es une ancre un peu. qu'on polit pas pour la préserver derrière du verre non, mon ancre à moi. (nous? bref, qu'importe.) avec toi j'ai pas peur. pas de jugement ou de préjugé - on s'est côtoyés bien trop longtemps pour ne pas avoir passé ce cap. ou peut-être que je me fais des films, si on en vient à parler des conditions de notre séparation. peut-être que justement, on était à ça de se comprendre entièrement, et qu'au final c'était pas assez. pour toi, pour moi, qui sait. les remords sont une chose, les regrets en sont une autre ((pire)).

j'ai mal.., je sais pas quoi faire-
la voix qui se brise au téléphone - j'allais prononcer ton nom mais à la place je privilégie les entrées d'oxygène entre deux vagues d'eau salée.
et je manque de m'étouffer en voulant gober un cachet de plus, incapable de me redresser correctement.

le verre qui s'écrase alors contre le plancher, et le sol qui se met à briller doucement sous mon nez. je réalise pas vraiment ce qui vient de se passer, si je panique ou si je m'énerve, mais j'éclate en sanglots pour de bon: je me mets à voir rouge dans le noir. nervosité, colère, sang. tout à la fois.





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