Satune ☽ Plaqué contre le mur derrière lui, Satoshi se pencha un peu pour voir la cible de son enquête. Un agent secret en pleine mission. Ses sourcils se froncèrent en voyant les deux protagonistes qu’il pistait comment à s’éloigner. Non ! Ils devaient rester dans son champ de vision. Une vague de panique l’envahi. Que faire ?! Son regard tenta de capter celui de son co-équipier caché un peu plus loin pour qu’il voit toute sa détresse. Ils devaient trouver une solution !

Pour mieux comprendre cette sordide affaire, il faut remonter un peu plus tôt dans cette magnifique journée de septembre. Au moment où Satoshi, connu ici sous le nom de Sherlock Moon, sortait de son travail à mi-temps qu’il désirait désormais qualifier de « couverture ». Couverture peu discrète, puisqu’une odeur terrifiante de frite s’émanait de son accoutrement de civile. Une horreur, comme on disait dans le milieu, mais c’était l’usage pour ne pas être démasqué. Sherlock Moon quittait donc ce lieu sordide, prêt à entrer dans son manoire de quelques (trop peu) de mètre carré quand soudain, une mission apparut devant lui. Une jeune femme piégé dans les bras d’un homme que notre détective ne connaissait pas. Sous le choc, il dut s’assoir un moment, prenant une grande bouffée de ventoline (il n’est pas asthmatique mais pour le côté tragique, c’était important qu’il le fasse), il sortit son téléphone pour appeler son fidèle équipier : Tsune Watson. Lui expliquant les vertus grave de cette affaire, il lui donna rendez-vous au lieu L en lui demandant la plus grande discrétion.

Sa main contre ses lèvres en les voyant s’éloigner, il approcha son téléphone de ses lèvres tel un talkie-walkie pour discuter en toute discrétion. « Les cibles fuient, je répète, les cibles fuient ! Il faut les arrêter ! » Mais ils ne pouvaient pas courir et plaquer ce type au sol, ce serait mal vu. Même s’il le méritait. Fronçant les sourcils, il regarda Tsune Watson de loin. « Faut qu’on bouge avant qu’elle nous échappe. A trois, on avance doucement ! Un, deux… Trois ! » Attendant que son frère – enfin, Tsune Watson – avance, il en fit de même de son côté pour ne pas les perdre de vu. Oui, aujourd’hui, l’heure était grave. Une fille ressemblant affreusement à Shizuna, leur petit bébé, se trouvait avec un homme. Cette sombre histoire ne pouvait rester impunie.

Satsune ☽ Tsuneyoshi bomba le torse. Avoir l'air adulte, sévère, tout ça. Il pouvait le faire ! Il montrerait à Satoshi qu'il était digne de cette mission (légèrement suicide). Shizuna avec un homme ! Un homme qui avait l'air plus viril que lui en plus ! Quelle horreur. Leur bébé. Si grande. Non ! Une enfant ! Ce mec était un pervers, ils devaient l'arrêter ! Sourcils froncés, il attendait un signe de son grand frère. Pardon, son patron. Une minute. Pourquoi ce devait être à lui d'être l'assistant ? C'était n'importe quoi d'invoquer l'âge comme critère ! Et puis, Tsuneyoshi aussi pouvait être un grand détective ! En plus, Satoshi – pardon, Sherlock Moon – empestait la frite. On pouvait le sentir à des mètres et des mètres ! D'ailleurs, ça lui rappelait qu'il avait faim.

Ne voyant rien d'où il était, attendant un signal de Satoshi – Sherlock Moon – Tsuneyoshi – Tsune Watson – tendait le cou du mieux qu'il le pouvait. Quand la voix de son aîné – patron (mais on allait finir par comprendre) – sortit de son téléphone, il l'approcha vivement de son oreille. « Elles fuient où ?? Je vois paaas ! » Et après, il s'étonnait de ne pas avoir le rôle principal. Hochant la tête pour faire signe qu'il avait compris, le plus jeune se reprit rapidement. « Attends ! On y va à trois ou tu comptes jusqu'à trois et on y va ?? » C'était la confusion totale ! Tsune Watson était en mauvaise posture ! Se précipitant un peu trop, ses jambes (pourtant pas grandes ou tordues) s'emmêlèrent et il s'étala sur le trottoir devant des passants désabusés. Ces jeunes et leurs jeux stupides ! « Sato, je suis tombééé... » Est-ce qu'il chouinait ? Il chouinait.

Un genou après l'autre, il se releva péniblement. Sa main libre épousseta son jean déjà troué et délavé, tandis que l'autre approcha son téléphone de ses lèvres charnues. « Je l'ai perdue de vue... » Mais maintenant qu'il y pensait... « OU TU ES ?! » Au bord de la panique, Tsuneyoshi Moon Watson (on ne sait plus) tourna sur lui-même à la recherche du visage familier. Se frayant un passage dans la foule qui devenait mystérieusement de plus en plus dense, Tsuneyoshi s'empêchait à peine de ne pas hurler le prénom de son frère aîné comme un enfant appelait sa mère.