flames so hot that they turn blue (akihiko) | Dim 15 Oct - 12:46
flames so hot that they turn blue
Chienne de vie.
Soleil matinal qui tape fort sur son visage, ses yeux qui se referment à la recherche de quelques minutes de sommeil de plus, dérobées, prises de forces. Mais le combat est inégal. Son visage chauffe. Il soupire, vient claquer une main contre son visage. Un autre grognement suivant rapidement ce geste. Il déteste se réveiller, réaliser de nouveau qu’il est vivant. Vivant et incapable. Comme c’est beau. Il se tourne sur le côté avec difficulté. Chaque mouvement de sa part est encore douloureux. Pas intolérable comme les premiers mois, mais toujours dérangeant. Il se sent tellement mieux durant son sommeil. Au moins, dans ses rêves, il peut s’imaginer ce qu’il veut. Il ouvre finalement les yeux et les pose sur le mur en face de lui. L’horloge. 9 : 05 . Sa grande sœur allait bientôt débarquer, d’ailleurs, elle toque déjà à la porte. Il la reconnait facilement. Deux tocs discrets avant qu’elle n’entre. Ils ne sont que trois dans la maison de toute façon et Akihiko vient rarement de si bon matin. Erika l’observe, son beau sourire toujours accroché à ses lippes. Esquisse qu’il n’arrive jamais à définir. Est-elle vraiment heureuse qu’il soit avec lui, ou se sentait-elle simplement obligé de s’occuper de lui à cause de leur lien fraternel et déteste son intrusion dans l’intimidé de leur mariage. Elle vient déposer à plateau repas à son chevet, caresse ses cheveux et laisse un baiser sur son front. Gestes tendres et presque automatiques. Elle demande s’il va bien.
Eri hoche de la tête. Ça aussi c’est machinal. Que peut-il répondre de toute façon ?
Putain, ça va pas, bien sûr que ça va pas. Achève-moi.
Les mots lui brûlent les lèvres. Mais il se contente de sourire, doux et enfantin, elle ne le considère comme un gosse de toute façon. « J’ai un déplacement pour le boulot, tu vas rester avec Aki jusqu’à demain soir, d’accord ? »
Eri déteste ça. Il déteste cette façon qu’elle a de faire semblant de demander son avis alors qu’il n’a jamais son mot à dire. Pour quoi que ce soit. Il mange son petit-déjeuner. Il n’aime pas rester avec cet homme, seul à seul, pendant si longtemps. Les minutes passent. Puis il entend la voiture de sa sœur dehors qui s’éloigne. Il ne veut pas rester dans sa chambre toute la journée, c’est encore plus déprimant. Il tend alors les bras vers ses béquilles, boudant le fauteuil roulant à côté de lui, plus facile utilisé mais qui le fait se sentir plus inutile. Sa sœur et son mari avaient d’ailleurs aménagé la maison pour qu’il puisse y circuler sans trop de difficulté. Chaque pas lui prend une éternité, comme s’il pouvait sentir chaque petit muscle de son être bouger. Il referme la porte derrière lui et c’est le moment que trouve une béquille pour qui lui échapper des mains, le faisant s’écrouler au sol, incapable de se lever seul. Pourtant, ses lèvres restent muettes.