Elle s’était encore endormie dans son lit. Celui d’Eiji. Unique lit dans lequel la belle arrive à s’endormir quelque peu correctement. L’appartement d’Eiji, son refuge. Le seul endroit où elle se sent vraie, le seul endroit où elle est authentique. Devant celui qui l’a percée à jour sous le clair de lune, elle ne peut faire semblant. Il est bien le seul à apprécier et à accepter sa présence sans profiter de son corps. Seulement parce qu’il résiste à la demoiselle, habitude qui a tendance à l’agacer, la petite Niji, parce qu’elle n’aime pas qu’on la repousse, qu’on la recale. Et même si la demoiselle apprécie cette relation particulière qu’elle entretien avec lui, différente de celle des autres qu’elle possède, une touche de charnel rendrait le tout plus agréable.

Ses yeux sont clos, son sommeil est léger. Elle ne pouvait pas rester pour la nuit entière ; son portefeuille ne lui permettait pas. Et papa et maman ne lui donne pas l’argent de poche. D’ailleurs, ils sont certainement occupés de se disputer actuellement. L’horloge indique trois heures du matin, c’est leur heure habituelle ; quand papa rentre totalement ivre. Quand papa vient de dépenser leur peu d’argent dans la boisson, et maman fait pareil. Elle est contente de ne pas devoir subir, subir leurs disputes qui déchirent et leurs ébats qui agacent. Niji se lève sans faire un bruit, elle ne veut pas réveiller son hôte. Elle s’habille rapidement avec les vêtements qu’elle avait laissé traîner un peu partout dans la chambre quelques heures plus tôt. Parce que c’est comme ça qu’elle impose son territoire, Niji. C’est comme ça qu’elle montre que cet appartement est aussi le sien, même si elle ne devait reste que pour une nuit.

Habillée et assise dans le canapé du salon, elle pianote sur son téléphone, échange quelques messages instantanés. Des amies, des conquêtes ; Niji elle aime parler, elle aime être demandée. Elle aime être remarquée. Elle est presque prête à partir, il lui manque ses chaussures, soigneusement préparées près de son sac à main.

(( événement inattendu ))

C’est là qu’elle le voit, à l’entrée du séjour. Il ne la regarde pas avec regard de compassion, non, il n’est pas satisfait de ce qu’il se passe. Eiji il n’aime pas quand Niji vend son corps. J’ai arrêté de faire ça, lui avait-elle menti il y a quelques nuits. « Ah, je t’ai réveillé ? »