la boule au ventre, dans la gorge. les doigts qui jouent inlassablement avec les clefs en montant les marches de l'immeuble deux par deux. les mots qui reviennent, inlassablement. les mots qui assassinent l'âme et tout ce qui constitue l'être humain.
euthanasie. euthanasie.
les larmes qui coulent sur les joues de la mère qu'il a presque rêvé. hiro il le déteste. déteste de les mettre dans cet état. déteste de les rendre aussi insignifiant. comme si son rôle dans leur existence n'était qu'un fragment de quelque chose. qu'on l'oublierait facilement. sehun l'égoïste. hiro il le déteste. ça fait même pas mal. aucune souffrance. juste le goût de la haine qui submerge ses papilles. haine. haine. haine. ah. douce souffrance. si si. ça fait mal. un peu ((beaucoup)). clef dans la serrure, la poignée qui se baisse. il est prêt à cracher tout ce qu'il pense hiro. il est prêt à mettre le feu à son palais. à buter sehun de ses propres mains s'il le faut. mais l'euthanasie. non. l'euthanasie c'est hors de question. mais y a personne et tant mieux pour lui, hiro ça lui laisse le temps d'préparer les mots qui font fracasser le mur du son. tant pis pour sehun. la cocotte lui explosera à la gueule.
il fait les cent pas. cherche les mots. les bons. les images reviennent, foutent à mal la vision. rire sarcastique qui résonne. quel beau bordel. sehun il s'rend compte de ce qu'il fait ? de la merde qu'il déclenche ? de la bombe qu'il lance ? sehun, il s'pense aussi peu important dans la vie des autres pour décider d'se retirer aussi facilement ? aussi brusquement ? sehun, il le pensait pas aussi lâche. depuis quand une jambe en moins ça mérite la mort ? sehun. sehun. sehun. il oublie d'réfléchir, il s'perd dans sa haine hiro quand il voit l'sujet de toutes ses pensées débarquer comme une fleur. c'est l'regard qui s'veut froid. pas de salutation. pas l'temps pour ça. hiro il a l'impression qu'le temps lui file entre les doigts.
ça t'amuse sehun ? ça t'amuse de m'voir comme ça ? ça t'amuse de me foutre la trouille à ce point là ? sehun, tu vois pas que j'ai la haine d'avoir entendu ça ? sehun, m'dis pas que toi aussi tu vas m'laisser.
'c'quoi cette histoire ?' la voix qui s'élève. désagréable. sauvage. les pupilles mitraillent ce frère qui n'semble plus en être un. on abandonne pas sa famille sehun.'euthanasie ? sérieux dis-moi que ta mère disjoncte' qu'il dit dans un rire qui s'veut presque rassurant ((il essaye de s'rassurer lui-même dans l'histoire)) il veut hiro. il veut qu'on lui dise qu'elle est simplement devenue folle. qu'elle a cauchemardé. qu'elle prend ça pour une réalité. non. non. c'est pas possible. sehun il ferait pas ça. sehun il l'abandonnerait pas. c'est son frère. il lui en aurait parlé. c'pas le genre de truc qu'on prend à la légère. il lui aurait dit. il lui aurait demandé son avis avant d'prendre sa décision.
allez sehun. répond. sehun dis lui que c'est pas vrai. rigole comme si t'allais en crever. dis-lui qu'elle est folle, qu'elle a plus toute sa tête, qu'il faut pas l'écouter, croire en ses dires. sehun. dis-lui. rassure le. sehun. dis quelque chose, meurt pas dans un silence qui va l'buter. mais surtout lui dis pas. lui dis pas que c'est vrai. que t'en a marre. lui donne pas encore plus envie d'être haineux. lui donne pas encore plus envie d'buter l'protagoniste de tout tes malheurs.
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désillusion (seshi) | Dim 10 Sep - 16:25
l'heure du jugement dernier
☁
— le temps qui devient long le temps qui devient lourd qui pèse sur les épaules comme du plomb la mort au loin comme tambours tambours de guerre tambours de l’enfer
attendre. attendre et étouffer ; attendre et s’embraser. attendre et essayer de continuer d’exister. la douleur plus profonde comme le mal incurable la douleur qu’on masque qu’on ignore qu’on endort la douleur qui bouffe ; qui ronge qui dévore qui perfore.
sehun devenu robot tâches ouvrières ; vivre pour le boulot vivre pour faire ce qu’on attend de lui, ramener du fric de la thune mécanique et les traits qui se tirent les traits qui s’usent les cernes qui se creusent le visage brûlé par les problèmes les inquiétudes s’assurer que tout va bien alors qu’il sait que tout ça ce n’est qu’un prélude que ça va s’aggraver, que ça va pas s’arranger et vivre c’est être condamné.
énième journée de travail écoulée ; sehun qui a encore signé un contrat à victuailles qui se compte plus qu’en milliers soupir qui quitte l’antre de ses lèvres alors qu’il claque la portière démarche programmée qui le guide dans l’ascenseur et puis direction sa demeure sehun qui ne fait même plus attention à ses épaules tendues ou à sa nuque nouée sehun devenu complètement déffectueux, complètement rouillé.
sehun peut être un peu égoïste. c’était ce que lui avait crié l’autre fois sa mère ; qu’il était trop centriste qu’il devrait ouvrir les yeux voir les autres sans peut-être comprendre que lui aussi aurait besoin de repos. – sehun qui prépare silencieusement, secrètement son départ – des lettres, des testaments ce genre de détails pas décidé à partir trop tôt cependant ; il peut pas laisser les autres enfants ceux qui ont encore du mal à marcher ceux à deux doigts de s’effondrer.
il est prêt à les quitter sehun. il est prêt à claquer la porte, à se retourner quand ça ira mieux, certes, mais il préfère se dire que c’est bientôt terminé. le calvaire arrive à sa fin ; bienvenue en enfer.
à peine surpris de voir la porte déverrouillée ; hiro qui doit être dans le coin pour changer et si jamais il est pas là et qu'il a oublié de fermer à clé, sehun va encore l’engueuler hiro comme bouffée d’air hiro comme atmosphère hiro libérateur, jamais moralisateur, épaule sur laquelle s’appuyer ou dans son cas – jambe dont il a été dépossédé. ta silhouette qui se découpe près de la fenêtre le sourire qui monte qui vient se plaquer presque de force sur son visage toujours figé il pose sa veste sur le bord du canapé prêt à te saluer
mais hiro t’es une bête sauvage qui saute à la gorge qui ne connait pas les adages ceux de la bienséance qu’on t’a longtemps inculqué colère qui fuse colère rougeâtre orangée qui colore l’espace colère presque vipère qui vient enserrer ses chevilles mordre ses poignets. et la vérité qui rattrape qui vient le cogner.
première droite. durement envoyée contre sa mâchoire. la mère qu’a parlé. la mère qu’a explosé, qui aurait mieux fait de la fermer sehun qu’est plus un gosse, sehun capable de gérer ses histoires sehun qui aurait voulu (peut-être) un jour t'en parler.
et tu le regardes et tu le supplies de tes yeux sehun incapable de te mentir incapable de fuir maintenant que tu l’as coincé.
me dis pas qu’elle t’a appelé pour ça.
les paupières qui retombent sur son regard les paupières pour pas voir ce qui va arriver tôt ou tard.
sérieux…
sehun fatigué.
calme toi tu veux ? ça sert à rien de s’exciter comme ça.
alors qu’au fond il le sait que c’est ton droit (de le secouer de venir le baffer de venir le frapper)
j’y pense depuis un moment.
depuis qu’il a l’impression que sa vie signifie crever crever encore et encore jamais se relever.
regard grave.
cette décision ne regarde que moi. pas la peine de te prendre la tête avec ça, hiro.
((j’crois que je vais devenir dingue, hiro))
je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part ;et qu'il y reste
il voit noir. y a plus d'couleur qui puisse venir atténuer la colère grandissante. il voit noir. même pas d'place pour du gris foncé. incapable de descendre, de calmer ses poings qui se resserrent, ses ongles qui viennent pincer la peau. douleur insignifiante par rapport à celle qu'il y a là, à l'intérieur. la douleur qui le ronge, qui l'ferait presque plier s'il était pas si fière hiro. il souffre encore plus quand il voit son frère entrer dans la pièce. démarche cadavérique. il l'imagine sur son lit de mort hiro et ça lui arrache le cœur au passage. sehun. rassure-moi. dis-moi qu'on compte quand même un peu. dis-moi que c'est des conneries tout ça. hiro il espère inlassablement qu'il sommeil. que c'est un cauchemar assassin qui vient l'trouver. l'genre de cauchemar bien choisit par la faucheuse. l'genre de cauchemar calculé pour que l'âme s'enfuit (parce que la faucheuse elle doit s'douter, elle doit savoir qu'hiro sans sehun c'est pas possible, c'est mort d'avance). alors oui, il va peut-être loin dans ses pensées, mais il espère que c'est ça.
il s'trompe encore. non. elle est pas là pour lui. la faucheuse elle est derrière la silhouette fatiguée de sehun. c'est lui qu'elle agrippe et hiro il a envie d'lui sauter au cou. la faire saigner, sauver ce frère qu'il aime tant d'la mort qui l'attend au tournant. t'inquiète sehun. tant que j'suis là elle te fera rien. référence à une promesse de gamins qui promettaient de jamais s'laisser, s'abandonner dans la merde. t'as oublié sehun ? l'illusion s'enfuit. la réalité lui cloue le bec, lui glace le sang, l'immobilise quand les mots de sehun claquent. non. non. j'rêve c'est pas possible. il le regarde avancer, lâcher son venin comme si de rien n'était. comme s'ils parlaient du beau temps et de la pluie. il le regarde faire sa vie, tracer sa route, l'fin de sa vie. non c'est pas possible.
'que moi…' qu'il répète bêtement. rire amer qui vient animer les quatre murs prêt à s'écrouler en même temps que les genoux d'hiro s'mettent à trembler. réalité qui vient l'assommer. qui veut l'faire plier. mais il est plus fort que ça. plus fière que ça. mais il peut pas masquer la colère quand son pied vient frapper dans un objet au sol, quand sa voix gronde. 'alors c'est comme ça ? tu crois que ça fonctionne comme ça ?' rire. rire. encore un rire. arrête ça sehun, c'était drôle une minute. 'arrête tes conneries, t'as pas les couilles d'te foutre en l'air' et il s'en veut d'dire ça hiro. il a l'impression qu'ça sonne comme une provocation. il s'en veut mais les mots s'échappent. chagrin poison. et il y croit dur comme fer hiro. il se dit que c'est vrai, que sehun il sera pas capable de partir, d'les laisser. lui et les autres. mais lui surtout. il se serait pas autant salit pour lui. non. 'allez arrête tes conneries, appelle ta mère. elle chiale comme une merde' nouveau rire. il rit trop. il rit tellement. comme si son rire allait raisonner sehun. mais oui. sehun. dis-moi qu'tu veux encore entendre mon rire pendant cent ans. m'laisse pas crever.
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