antihero

--- hiromi ---

félicitation qui sont de mises mais hiro il veut pas les entendre. il regarde mais est absent, écoute mais n'entend pas. il ne veut pas qu'on lui dise que c'est bien, ce qu'il a fait. il ne veut pas qu'on lui rappelle qu'il a blessé l'ennemi. 'suture gamin. c'était suture cette nana ?' rire qui écorche le cœur. odeur de la trahison qui chatouille ses narines. désolé suhim. vraiment désolé.
hiro il en dort plus le soir. c'est l'inquiétude qui habite sa quiétude. besoin de savoir si tout va bien. impossible d'y aller de lui-même. impossible de confronter son visage à celui de cette nana qu'il a blessé sans remords, sans attendre. c'est ce qu'il fait toujours. tiré sans savoir qui est au bout. mais il l'a reconnu et il a du mal à retrouver la paix. à faire le vide. à oublier.
cauchemar incessant. mais c'était pas un cauchemar hiro. il a bien tiré, il a bien blessé. il a vu le sang couler, le pétrifié sur place. son cœur manque un battement quand l'image s'impose, torture. stop. il veut plus en parler.

il ramasse son dû. clope au bec, il traverse l'entre des loups. marre d'être ici, ça pue la mort. mais c'est pas finit. il trouvera pas la paix si facilement. il quittera pas l'enfer aussi rapidement. fragments de conversations qui lui viennent à l'oreille, les pupilles trop curieuses, qui regardent, qui examinent, qui reconnaissent.
long cheveux blond. silhouette qui manque d'assurance. visage d'ange. comment elle s'est paumée ici, la gamine ? alors il va se racheter une conduite hiro. ses pas le guide jusqu'à eux. jusqu'à elle. hors de question qu'on l'abime elle aussi. hors de question qu'on la salisse elle aussi.

cigarette entre les doigts, relâchait, elle trouve le contact avec le sol. le pied vient écraser les dernières braises qu'il étouffe. ça cache l'envie d'foutre un plastique sur la tête du gars en face, histoire qu'il ressente la même chose. qu'lui aussi, il se sente aussi faible que la poupée en face.  
hiro il a envie d'lui faire manger la poussière. il a jamais été dans ces délires-là. il a jamais kiffé voir les nanas s'faire attraper de cette façon. il s'était jamais mis en travers du chemin. il a jamais mis un stop. mais ce soir il peut pas. il peut pas rester impassible quand il voit la gueule de barbie, les mains d'un déchet qui s'font trop curieuse, qui parcours explicitement. ce soir il a pas envie d'rien dire.

fumée qui s'évapore, qui vient asphyxié la gueule du balafré. 'qu'est-ce que tu branles là au juste ?' et c'est le bras qui s'interpose. le bras qui marque la limite, posé sur l'corps de la blonde, il la fait reculer. la main de l'autre quitte son poignée. un pas. deux pas. et stop. pas trop loin non plus. elle va lui échapper. à ses risques et périls. hiro, il veut juste imposer une distance de sécurité.
'à quoi tu joues j't'ai dis ?' la voix s'élève, se transforme. colère qui s'fait entendre. il essayait d'être cool hiro. vraiment. il voulait pas s'prendre la tête ce soir. il venait juste chercher une petite conso perso offerte par le boss pour l'bon travail effectué y a quelques jours. mais faut croire qu'le destin a décidé d'faire les choses autrement. pauvre gamin. c'est lui qui risque de s'prendre les foudres d'hiro s'il se barre pas.
rire qui s'fait entendre. qui trahit l'agacement. qui devrait glacer le sang. c'est pas l'sien. hiro il a un rire chaleureux, qui donne envie d'rire en retour. c'est celui d'la bête qui se sent pousser des ailes. sourire qui s'trace sur les lèvres d'hiro. il recule à son tour, son bras vent enlacer les épaules de la jolie blonde. 'elle est pas à vendre. elle est à moi.' faux. mais faut bien savoir mentir pour sauver les âmes en périls

theme song ☆ sensation de déjà-vu, enfant maudit.
la fille se perd trop souvent dans des coins pas pour elle, trop éclatante pour ce monde terne. ce monde qui se mêle pourtant au sien bien plus qu'on ne le pense. air de princesse, air de diablesse et la détresse alarmante dans ses yeux noisettes d'une intensité surhumaine. sensation d'adrénaline trop puissante pour son corps frêle et l'homme toujours aussi violent. les os qui craquent, le sang qui se glace de tout son intérieur. akemi qui s'attire toujours dans des situations dignes des films d'actions, akemi et son penchant pour la dangerosité. un jour elle en crèvera, elle est persuadée qu'elle finira assassinée dans une ruelle sombre tandis que ses cris stridents n'iront pas plus loin que l'autre côté du trottoir sale et troué par des balles en aciers.

puis y'a des pas qui se font entendre dans le silence de la mort, ils résonnent dans le lieu abandonné où seul règnent les bourreaux et les victimes. le cœur qui bat plus par peur mais par la lueur d'espoir qui commence à l'habiter. une silhouette apparaît dans la pénombre, un corps mal éclairé par des lumières qui bousillées ne cessent de clignoter. la silhouette sort de son trou et se dirige vers eux. d'un pas qui paraît lent et pourtant le voilà.
grosse claque, visage connu et même son corps.
plaisirs charnels d'un soir, amoureux de la nuit, le brun qui s'interpose entre la carcasse violentée et l'homme agressif. coup de jus qui la submerge quand son bras la touche tandis qu'il la pousse en retrait. sa masse blonde qui rebondit et vient se frotter à son corps refroidi par une nuit glaciale. sensation de libération quand la main du perfide quitte sa peau fragilisée. tête qui ne pense qu'à fuir mais le jeune homme ne semble pas vouloir la voir partir.  
de ses grands yeux ténébreux elle l'observe, acte héroïque pourtant il n'a rien d'un héros. sa voix qui s'emporte, il crie. et l'interpellé qui se raidit. et la fille qui fait taire même son esprit.

la colère qui semble envahir l'être devant elle, rire qui fait froid dans le dos, non c'est pas lui, c'est pas le gars qu'elle avait rencontré cette nuit solitaire où deux âmes esseulées s'étaient réconfortées. le brun ne dit plus rien, plus personne ne dit rien.
y'a que la respiration humaine et les bruits de la nature pourries par l'homme qu'on entend. puis finalement un bras qui entoure ses épaules à nouveau sauf que ça la répugne pas, son estomac ne s'en retourne pas, ne la triture pas.   
'elle est pas à vendre. elle est à moi.' mais y'a cette phrase qui vient se placer dans ses cellules grises, qui vient se répéter sans pause, sans lui laisser le temps de souffler.
elle se contient akemi, elle se retient de tout envoyer valser, de lui foutre une baffe dans sa gueule trop fière.

mais akemi qui joue le jeu, elle a l'habitude avec lui. bizarrement. avec ce gars dont le nom ne vient même pas effleurer ses pensées. – tu vas le regretter.  qu'il marmonne l'autre individu entre ses dents avant de disparaître dans l'obscurité. quelques secondes qui passent et akemi qui retire le membre indésirable de sa carcasse. trop de contacts physiques impromptus pour cette nuit. coup de pied dans le tibia, – "elle est pas à vendre. elle est à moi". qu'elle imite en exagérant, – t'étais obligé de dire-ça ? la blonde qui se recoiffe tandis que leur regard se croisent. – mais merci. souffle t-elle, trop digne pour hurler haut et fort qu'on vient de la sauver.  – akemi. qu'elle sort, léger sourire qui vient se dessiner sur ses lèvres sucrées, main tendue mais main qui tremble.  

antihero

--- hiromi ---

visite furtive. c'est ce qu'il s'était dit hiro. il venait, prenait son dû et rentrer vite chez lui. mais hiro il est un brin justicier. il déteste voir les nanas en détresses. il déteste savoir qu'on profite de leurs faiblesses. hiro, quand il voit les corps effleuré, il pense toujours à cette sœur qui se la donne pour quelques billets et ça lui fout une rage pas possible.
il essaye d'ignorer. en temps normal, il trace chemin, jurant entre ses dents. ni vu, ni connu. mais ce soir le corps est connu, le visage s'était vu apprécié, admiré. jolie blonde aux courbes ravageuses. sans qu'il ne s'en rende compte, il s'était déjà retrouvé au milieu de l'altercation. poupée protégé par ses mains sales, son corps robuste.

paroles crachées, à peine mâchées. colère qui gronde contre le bitume. menaces qui se laissent sous-entendre. et puis phrase qui met un terme. elle est à moi. mensonge à peine audible. il n'y a qu'elle, il n'y a que lui qui savent ce qu'il en est. mais c'est comme ça qu'il la sauve, c'est comme ça qu'il l'épargne. la menace se fait entendre. envers qui, envers quoi. hiro il rit jaune quand il le voit déguerpir. quel homme qu'il aurait presque envie de dire. mais l'heure n'est pas à la provocation.

le bras est retiré nonchalamment. indésirable sur le corps d'une poupée comme elle. mais la poupée, qu'est-ce qu'elle foutait là. coup de pied, douleur qui s'fait entendre. aïe. putain. c'est quoi son problème à cette nana qu'il se dit, qu'il a envie d'lui dire.
elle s'insurge sur sa parole. elle est à moi. ça l'fait rire hiro. il rit, encore. rire moqueur, rire pendant qu'il se redresse, essayant de masquer au mieux la douleur. hiro il a connu pire, alors c'est pas un simple coup d'pied dans le tibia qui va l'mettre à genoux.
'et la politesse ?' merci qu'il réclame. merci qui se fait entendre par la suite, quand elle reprend ses esprits, comme si de rien était. il hallucine hiro. elle vient d'ailleurs la gamine. pas de la même planète que lui. un peu à côté de la plaque.

main qui se tend, prénom qui résonne. il l'attrape, la tire contre lui hiro. près. tout près. proximité qui ne devrait pas déranger, hiro il connait que trop bien ce corps qu'il a possédé un soir comme un autre.
un poil rancunier, rictus qui habite ses lèvres. c'est la moquerie qui s'fait entendre. ridicule la gamine qui tente de se donner un genre. 't'étais à deux doigts d'te faire sauter et t'oses encore faire la fière ?' prénom qui n'est même pas donné en retour du sien, c'est le tibia douloureux qui fait parler. le rire qui résonne dans l'immeuble abandonné.
le corps de la blonde est repoussé à quelques mètres, la main relâchée, contact qui prend fin. clope qui s'en va rejoindre les lèvres. plus de nicotine, encore, toujours plus. le feu allume le bâton cancérigène pendant que le regard se pose sur la carcasse. brève admiration. elle est trop belle akemi pour être là.

'qu'est-ce que tu fous ici ?' gamine comment tu t'es retrouvée là. comment t'as fait pour te perdre dans l'antre de l'enfer. pourquoi le défiguré balader ses mains sur ton corps de poupée. hiro il a pas l'habitude de croiser des nanas comme toi ici. visage parfait, corps frêle prêt à vaciller au moindre souffle du vent. hiro il a pas l'habitude de voir des poupées venir marcher sur un bitume tâché du sang des autres. alors comment t'as fait pour te perdre ici ?