Dans chaque histoire, il y a un avant et un après. Il y a cette cassure, dont, tu penses ne jamais pouvoir te relever, ne jamais réussir à surmonter. Pourtant, de cette histoire, tu en sors grandit, plus fort et tu le sais que ce n'est qu'une des nombreuses péripéties dans ta longue vie.

Abandonnée à un an, elle fut placée dans l'orphelinat de sa région, évidemment tous les parents voulant un enfant était gaga de la petite. Encore trop jeune pour comprendre ce qui lui arrivait, elle était comme un chiot que l'on choisissait pour sa mignonnerie. La seule chose qu'ils ne pouvaient pas choisir était le pedigree. Elle fut adoptée une première fois, par un couple pas vraiment destiné à être de bons parents, après avoir laissée la jeune fille dans une voiture en plein soleil pendant plusieurs heures l'enfant leur fut retiré. Un. La voilà de retour à l'orphelinat, malheureusement, il n'avait pas écrit ni reprit ni échangé sur la porte. Le deuxième couple l'ayant adopté était des personnes incapables d'avoir des enfants, ils avaient pris soin de la petite Aika, avaient déménagé jusqu'à la capitale avant d'avoir un accident de voiture. Hop, retour à l'orphelinat, mais celui de Tokyo, après tout qui voudrait payer un billet d'avion pour la ramener à son ancien orphelinat ? Deux. Elle commence à prendre de l'âge et les personnes cherchées plus des enfants en bas âge. Pas ceux qui allaient bientôt atteindre leurs huit ans. Pourtant, elle avait espoir, qu'une belle jeune femme passe la porte et l'autorise à l'appeler maman. Un mot simple et pourtant essentiel pour un enfant. La troisième fois fut la bonne, elle fut adoptée par une bonne famille, riche, qui avait pourtant des enfants, mais que des garçons. Trois.

Les bancs de l'école, elle aurait préféré les oublier. Mais, c'était ancré dans sa tête, dans ses souvenirs, dans son cœur. Elle essaye de ne pas se faire remarquer, elle était la nouvelle et en plus la fille adoptée. Cette pancarte collée sur son front, cela allait la suivre jusqu'à la fin de ses études. Les élèves étaient-ils si peux évoluer ? Mal dans sa peau, mal dans sa tête, mal partout, elle avait l'impression de suffoquer. Mais elle se devait de supporter, elle avait peur d'être abandonné une nouvelle fois, changée, laissée sur le côté. Elle voulait juste réussir, ce concentré sur ses études. Pourtant, c'était loin d'être facile, surtout quand tes camarades de classe avaient décidé de faire de toi cette tête de Turc, cette chose qui existe dans chaque classe. Chose. Entre les remarques dégradantes, les blagues vaseuses sur son physique pourtant si avantageux, les insultes toutes plus rabaissantes les unes que les autres. Elle restée pourtant la tête haute, elle n'était pourtant pas fières, elle avait des chewing-gums collé sur sa chaise, des seaux d'eau reçue lorsqu'elle allait aux toilettes, des mots gravé sur sa table, des ricanements derrières son dos, des bousculades dans les couloirs ou encore ses livres dans les poubelles de la classe. Elle supportée, elle savait qu'elle n'allait pourtant pas tenir indéfiniment. Une fois pourtant, après un trop de tout, elle leva la voix, elle voulait se faire entendre, se faire comprendre, qu'on l'on perçoit son appel à l'aide. Mais cela se finit par des railleries incessantes. Elle y avait pensé pourtant, la punition ultime, irréversible, un billet pour un allez, mais aucun retour. Elle n'était pas complètement désespérée pour sauter le pas, mais pas forte d'esprit pour se rebeller. Stop. Elle voulait que cela s'arrête, mais elle n'allait pas abandonner la seule chose qu'elle avait pour quelques personnes qu'elle ne reverra sans doute jamais de sa vie.